Le
Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, a rendu publique le 24 février, la
liste des terrains retenus pour la construction de 32 nouveaux centres pénitentiaires
sur le territoire national.
Ma
proposition visant à créer un nouveau centre pénitentiaire à Colmar a été
retenue. Cette annonce est une excellente nouvelle pour Colmar et son
agglomération.
Je
m’en explique.
La
Ville de Colmar, siège de la Préfecture du Haut-Rhin, est aussi « renforcée » dans son rôle de
capitale judiciaire, avec la présence de la Cour d’Appel, de la Cour d’Assises,
du Tribunal de Grande Instance et du Tribunal d’Instance. Ce constat est
indissociable de la situation de la Maison d’Arrêt, basée rue des Augustins, qui
m’interpelle au plus haut point. D’une capacité normale de 120 détenus, la
surpopulation carcérale est devenue systématique dans cet établissement et l’on
peut observer des pointes de détention à hauteur de 180 détenus. Par ailleurs,
le bâtiment souffre de vétusté avancée et nécessite d’importants travaux de
mise aux normes.
Imaginons
que cette maison d’arrêt vînt à fermer ses portes, sans qu’un centre
pénitentiaire nouveau fût prévu. Je n’aurais pas donné cher dans cette
hypothèse du maintien à moyen terme de la chaîne judiciaire à Colmar, à l’heure
où la recherche d’économies tend à vouloir orienter l’appareil judiciaire au
sein des métropoles, au détriment des autres territoires.
Avec
la programmation d’une nouvelle maison d’arrêt à Colmar, nous favorisons au
contraire la mise en place d’une administration pénitentiaire de proximité,
venant compléter et conforter l’organisation de la chaîne judiciaire à Colmar.
Parallèlement,
j’ai rappelé au Garde des Sceaux mon attachement au maintien de la Maison d’Arrêt,
située rue des Augustins. Je souhaite en effet que cet établissement puisse
être transformé, après travaux, en centre de peines adaptées. Ce souhait répond
aussi à l’attente des principaux acteurs concernés : personnel de
l’administration pénitentiaire, avocats…
Ce
maintien, conjugué à la création du nouveau centre pénitentiaire, permettra de
garantir un maillage territorial efficace et pertinent, au plus près de
l’ensemble des justiciables.
Ce
résultat n’est pas sorti « de la
manche ». Il est le fruit d’un travail de collaboration exemplaire
mené avec le Préfet de Région, le Préfet du Haut-Rhin, le Premier Président de
la Cour d’Appel et le Procureur Général près la Cour d’Appel. Je n’ai pas
lésiné en tant que Maire pour obtenir l’accord de l’Etat sur ma proposition. Notre
dossier répond en tous points au cahier des charges établi par l’Etat. Mais
cette réussite doit donc aussi beaucoup au travail d’équipe réalisé avec les
différents acteurs précités.
Je
disais que ce dossier était le résultat d’un véritable travail d’équipe :
il a aussi associé la Directrice Interrégionale des Affaires Pénitentiaires et
M. Christophe SCHMITT, représentant syndical de personnels pénitentiaires.
L’aboutissement
de ce dossier nous démontre encore que la conjugaison d’énergies tendues vers
le même objectif, permet d’atteindre des résultats exceptionnels. Ce dossier de
référence en est une parfaite illustration. Par contre, je n’ai à remercier
personne d’autre, alors qu’en « coulisse »,
une copaternité du projet semble être revendiquée…. Difficile de le prétendre,
puisque le dossier leur était totalement inconnu.
De
même, dois-je saluer le climat de compréhension trouvé avec mon collègue Maire de
Strasbourg. La Ville de Strasbourg faisait en effet partie des villes
pressenties par le Gouvernement pour accueillir une nouvelle maison d’arrêt.
Roland RIES, Maire de Strasbourg, s’est rangé à mon avis :
l’administration pénitentiaire en Alsace doit bénéficier de la position
centrale de Colmar pour aboutir à un équilibre territorial des places en maison
d’arrêt, dans notre région.
Au-delà
de l’opportunité de conforter le fonctionnement du service public de la Justice
à Colmar, la construction de cet outil induira la création de près d’un demi millier
d’emplois. Voilà un élément qui confortera, à son tour, le dynamisme colmarien
en matière d’économie et d’emploi.
L’essentiel
est dans la décision du Gouvernement d’avoir retenu Colmar comme territoire
d’accueil d’un nouveau centre pénitentiaire !
Gilbert MEYER
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