Le Mot de la semaine n°494
La
crise sanitaire, de dimension historique, que nous traversons exige de chacun
de nous de la discipline et de la solidarité pour stopper la propagation du
coronavirus et sauver des vies. La première réponse est bien évidemment de
mettre toutes les ressources nécessaires dans le secteur de la santé. La
production de masques à la population fait partie de cette exigence.
Le
temps viendra ensuite de tirer les enseignements, au niveau national, sur la
pénurie des outils de protection tels que les masques, pourtant indispensables
en cas d’épidémie. La question se posera d’autant plus qu’il y a moins de 10
ans, des stocks importants de masques avaient été constitués face au danger de
la pandémie de la grippe A.
Mais
la Ministre de la Santé de l’époque, Mme Roselyne BACHELOT, avait été critiquée
pour avoir « gaspillé » les
deniers publics …
Aujourd’hui
nous devons faire face à une pénurie d’équipements sanitaires, dont les masques
de protection des visages. Cette situation illustre jusqu’à la caricature la
faiblesse de notre santé publique : « on »
mise tout sur les soins, sans réaliser que la prévention est un investissement
très rentable.
Dans
les premières semaines du confinement, j’ai favorisé la mise à disposition des masques
que l’on a pu recenser au profit des personnels soignants. Il s’agissait là
d’un impératif absolu, et je veux remercier tous ceux qui ont contribué à cette
action de solidarité.
La
question de l’approvisionnement s’est ensuite posée avec acuité.
En
collaboration avec l’association des Maires de Haut-Rhin, le Département du
Haut-Rhin a initié le 15 avril un programme intitulé « un masque pour le Haut-Rhin », et a passé une commande
groupée de l’ordre de 2,5 millions de masques en tissu pour le compte des
groupements intercommunaux demandeurs.
Ces
masques sont fabriqués par un consortium d’industriels alsaciens et vosgiens.
Ils possèdent la particularité d’avoir un média filtrant conçu à partir d’une
microfibre elle-même conçue par la société FREUDENBERG de Colmar. Le masque en
question sera d’une nouvelle génération en double couche, plus filtrant et plus
respirant, donc d’une efficacité de protection supérieure à celle du masque
courant. Il sera lavable environ 50 fois et pourra ensuite être recyclé par
FREUDENBERG afin que cette société puisse réalimenter le gisement des matières
premières pour fabriquer à nouveau de la microfibre. Il s’agit là d’un bel
exemple de circuit court dans une logique d’économie circulaire industrielle.
Le
Département a proposé de subventionner l’acquisition des masques à hauteur de
50 %, le solde étant acquitté par Colmar Agglomération. Se posait aussi la
question de l’acquisition d’un second masque par personne. En effet, les
masques non sanitaires doivent être portés sur une durée maximale, qui est
inférieure à une journée de travail, d’où la décision du Conseil Communautaire
d’acheter un second masque pour chaque habitant de l’agglomération, soit un
total de 240 000 masques.
En
l’état du dispositif, Colmar Agglomération investira donc un total de 432 000 €,
qu’elle remboursera au Département. Il ne sera pas demandé aux communes membres
de contribution financière mais ces dernières s’occuperont de la distribution
auprès de leurs concitoyens. Cette initiative doit nous permettre de pouvoir
vivre une sortie du confinement plus sereine à partir du 11 mai prochain.
J’ai
eu confirmation qu’1,5 million de masques seront livrés aux 2 départements
alsaciens pour le 18 mai au plus tard. D’ores et déjà, 1 million de ces masques
nous sont assurés pour le 11 mai. Il a été convenu d’une répartition les
livraisons proportionnelle à la démographie des 2 départements.
Les
délais pour ce second masque pourraient correspondre à une livraison durant le
mois de mai, voire le mois de juin. Cela dépendra de la capacité du consortium
d’entreprises à augmenter sa production dans des délais courts.
N’oublions
pas : le confinement dure jusqu’au 11 mai. Mais à cette date, nous ne
retrouverons pas notre vie « d’avant ».
Le déconfinement sera progressif, nous en reparlerons.
Toute
épreuve peut être considérée comme une opportunité si l’on songe qu’elle aide à
faire la part de l’essentiel et de l’accessoire dans nos vies. Cette épreuve du
confinement ne fait pas exception. Elle a la vertu de nous faire retrouver la
juste échelle des choses en faisant, des soucis ordinaires, des soucis bien
futiles …
Déchetterie :
Conscient
des problèmes que pose la fermeture des déchetteries aux habitants de
l’agglomération, j’ai demandé au Préfet du Haut-Rhin, par courrier du 17 avril
(ci-dessous),
l’autorisation d’ouvrir la déchetterie du Ladhof dans de strictes conditions
sanitaires.