La
Ville de Colmar conserve, gère et enrichit des collections de livres anciens et
de documents graphiques d’une très grande richesse, fonds d’Etat issus des
confiscations révolutionnaires et fonds de la Ville entrés depuis le 19ème
siècle. Cette collection est unique en Alsace du fait de la destruction de la
Bibliothèque de Strasbourg en 1 870. Dans ses lignes de force, on peut citer 1 200
manuscrits dont
400 médiévaux provenant des grandes abbayes bénédictines, cisterciennes, dominicaines de
Haute-Alsace, 2 300 incunables (livres édités de 1455 à 1 500, en majorité originaires du bassin rhénan, 2ème collection française après la Bibliothèque Nationale), 8 000 livres du 16ème siècle, la collection totale étant estimée à quelque 400 000 documents d’une grande variété. Outre ces collections documentaires, la bibliothèque possède des objets et machines liés au monde de l’imprimé.
400 médiévaux provenant des grandes abbayes bénédictines, cisterciennes, dominicaines de
Haute-Alsace, 2 300 incunables (livres édités de 1455 à 1 500, en majorité originaires du bassin rhénan, 2ème collection française après la Bibliothèque Nationale), 8 000 livres du 16ème siècle, la collection totale étant estimée à quelque 400 000 documents d’une grande variété. Outre ces collections documentaires, la bibliothèque possède des objets et machines liés au monde de l’imprimé.
La
Bibliothèque de la Ville était installée depuis 1951 dans un bâtiment classé
monument historique, l’ancien couvent des Dominicains.
En
ouvrant le Pôle Média-Culture Edmond Gerrer il y a 7 ans et en y transférant
les collections courantes, la Ville a fait le choix de maintenir la
Bibliothèque des Dominicains, et de la spécialiser dans la conservation, l’étude
et la valorisation du patrimoine écrit et graphique (livres anciens, cabinet
des estampes, fonds régionaux).
Ce
lieu fait l’objet actuellement d’une ambitieuse opération s’adressant à un
public large de Colmariens et de visiteurs, adultes et jeunes, par une
muséographie innovante et vivante de l’histoire du livre dans l’espace rhénan,
nourrie et enrichie par une bibliothèque de recherche. Notre ambition est de
faire connaître un patrimoine écrit et graphique, encore méconnu et peu
visible, et de compléter l’offre muséographique colmarienne. Cette réalisation
sera aussi un outil vivant, pour tous ceux qui sur les plans national, européen
et international, s’intéressent aux livres anciens de référence.
L’opération
en cours, d’un coût de plus de 17 millions d’euros, a été confiée après
concours, à un architecte en chef des monuments historiques.
Dans
leur double dimension architecturale et muséographique, les travaux en cours
visent à restaurer et restructurer l’ancien couvent des frères Dominicains et son
cloître, datant du XIVe siècle et classé aux Monuments historiques. L’objectif
est d’adapter les locaux à leur rôle traditionnel de bibliothèque (conservation
et prêt des documents), tout en y intégrant un espace d’exposition permanente
sur 500 m2, et en assurant les meilleures conditions de travail
aux chercheurs. Avec la présentation de 72 documents originaux, le parcours
muséographique proposera au visiteur un aperçu de l’histoire du livre et de l’image
en Alsace, du Moyen-Age au XVIIe siècle.
La
visite sera enfin agrémentée d’espaces paysagers (jardin du cloître et
extérieurs) ouverts à la visite et offrant un aperçu sur l’atelier de reliure,
où les artisans perpétuent des savoir-faire séculaires.
Après
l’extension et la restructuration du Musée Unterlinden, la Bibliothèque des
Dominicains réaménagée en Centre Européen du livre et de l’illustration a
vocation à devenir le nouveau projet phare de la politique d’investissement culturel
de la Ville, mais aussi d’intérêt économique et touristique.
J’ai
pu faire retenir l’opération, d’un coût total de 17 020 000 €, dans
le contrat de plan Etat Région 2015-2020, ce qui a permis de rallier le
partenariat financier de :
-
l’Etat pour 3 968 000 €, auxquels
s’ajoutent 2 792 000 € au titre de la récupération de la TVA
-
la Région Grand Est pour
2 000 000 €
-
le Département du Haut Rhin pour 600 000
€
-
Colmar Agglomération pour 750 000 €
-
Le Mécénat à la hauteur (à ce jour) de 188 000
€
-
part Ville de Colmar : 6 722 000
€
On
le voit : nous avons voulu composer pour le financement de cette importante
opération avec les sources de recettes, en sollicitant la participation des
entreprises à travers la mise en place d’un mécénat. Le mécénat n’est pas qu’une
simple affaire d’argent. Il est avant toute chose un partenariat, et un acte de
confiance, donc une addition, une libération de différentes énergies nouvelles,
qui se nourrissent et se renforcent mutuellement. Ce partenariat financier
exceptionnel est aussi la démonstration de mon engagement personnel et de ma capacité
à négocier avec l’Etat et les autres institutions. Par les temps qui courent,
il faut faire preuve de ténacité et d’exemples réussis. Au départ, c’est
généralement loin d’être gagné … A Colmar, de nombreux exemples peuvent être
cités.
L’opération
des « Dominicains » se
prête fort bien à cette valeur ajoutée. En effet la richesse culturelle du
territoire d’implantation d’une entreprise est un élément de sa réussite, de
son attractivité, et de la qualité de vie de ses cadres et employés. Les
entreprises l’ont bien compris. Pour elles, le mécénat représente une autre
façon d’envisager leur relation avec la collectivité, de sortir de leur
périmètre d’action habituel, et d’ouvrir leur champ des possibles.
Parallèlement,
j’ai engagé un partenariat avec la Fondation du Patrimoine qui œuvre à la sauvegarde
et à la valorisation du patrimoine français. Au travers du label, de la
souscription publique et du mécénat d’entreprise, elle accompagne les
particuliers, les collectivités et les associations dans des projets de
restauration. Bénéficiant d’une forte notoriété au plan national – notoriété
renforcée depuis le dramatique incendie de « Notre-Dame »
à Paris -, La Fondation du Patrimoine peut constituer un atout précieux pour
une opération telle que les « Dominicains »,
que ce soit dans le domaine de la recherche de mécènes, ou plus largement, du
rayonnement des Dominicains sur le plan national.
Je
recevrai ainsi à Colmar le 5 septembre Mme Célia VEROT, Directrice Générale de
la Fondation du Patrimoine, pour officialiser ce partenariat à travers la
signature d’une convention. Ce partenariat sera consacré à son tour par le
Conseil Municipal le 23 septembre prochain. Le samedi précédent (samedi 21 septembre),
les Colmariens qui le souhaitent auront la possibilité de visiter le chantier
en cours, par petits groupes encadrés, de 9h à 12h, et de 14h à 17h. Une belle
occasion de participer ainsi aux « Journées
européennes du patrimoine » qui auront lieu les 21 et 22
septembre ! Des précisions sur ces visites seront communiquées sur le site
internet de la Ville et dans la presse locale en temps utile.
Gilbert
MEYER
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