Le bâtiment abritant les archives municipales, place de la mairie, est
dégradé et saturé. Il ne répond plus aux conditions de conservation, de
sécurité et de communication de notre patrimoine archivistique.
Un rapport d’inspection, conduit par les services de l’Etat, a conclu à
la nécessité de rechercher rapidement une nouvelle implantation des Archives
municipales dans des locaux mieux adaptés à l’accomplissement de l’ensemble des
missions de ce service.
Une opportunité intéressante s’est présentée, consistant à investir un
ancien bâtiment industriel situé 33 rue des Jardins, acquis par la Ville.
Celui-ci est en très bon état général, particulièrement vaste (deux niveaux
d’environ 800 m² chacun), d’accessibilité aisée, accosté d’un grand espace de
stationnement, proche de la bibliothèque universitaire, et d’un arrêt
d’autobus.
Une étude préalable, et une visite sur place ont confirmé la
faisabilité du projet de réhabilitation de ce bâtiment en vue de l’affecter aux
Archives municipales. Aussi, un travail de diagnostics préalables et de
programmation a été engagé.
L’aménagement serait prévu en deux temps : d’abord une phase
provisoire pour permettre d’héberger les collections de la Bibliothèque
patrimoniale de la Ville de Colmar, le temps (2017-2019) d’y effectuer les
travaux prévus pour notre grand projet en cours de centre du livre ancien (« Les Dominicains de Colmar – une
histoire du livre et de l’image ») ; ensuite la phase définitive
avec l’installation de tous les équipements spécifiques destinés à l’accueil
des Archives municipales.
Il y a donc une double urgence : la nécessité d’évacuer les fonds
d’archives des locaux actuellement occupés, et celle d’assurer un hébergement
provisoire aux collections de la bibliothèque patrimoniale. La solution offerte
par le bâtiment situé rue des Jardins répond à cette double contrainte. Il
s’agit en outre de la solution la plus économique pour la Ville. Dans le langage
courant, on parle de « faire d’une
pierre deux coups ». C’est bien le cas ici.
En particulier, ces locaux pourront donc opportunément héberger, dans
des conditions satisfaisantes mais provisoires, durant 2 ans environ, les
collections de la Bibliothèque des Dominicains (400 000 documents
représentant quelque 10 km linéaires !) dont les bâtiments vont être
réaménagés d’ici 2019 en musée et centre d’étude.
Au-delà de l’obligation légale incombant à la Ville de gérer ses
archives, il y a aussi un enjeu majeur : celui de combattre l’amnésie et
la déculturation collective. L’avenir et le savoir sont fondés en effet sur une
transmission organisée du passé – les travaux des historiens commencent dans
les cartons d’archives, classés et récupérables. C’est là l’un des fondements de
notre liberté démocratique, et l’un des leviers pour construire notre identité
citoyenne.
Gilbert MEYER
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